• Infos. Intox. Récup politico-médiatique. Espace extra-communautaire avec produits Foot Locker détaxés, voire gratuits. Zone de transit pour déjections policières. Emeutes ? Baston ? Rixe ? Charges ou Décharge ? Qu'importe. La réalité, c'est que la Gare du Nord est une frontière. La dernière de l'espace Schengen. Une frontière ultra surveillée. Une frontière entre les riches et les pauvres. La dernière porte sur le ghetto. Une frontière à tourniquets. Que forcément, on a envie de sauter. Juste pour échapper à la grisaille et au merdier.


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  • Je suis passé de St Denis à Neuilly. De Braouezec à Sarkozy. Du noir ébène au visage pâle. De la verticalité cubique à l'horizontalité architecturée. De la BMW maquillée à la Smart peroxydée. Du Lidl au Monop'. Du bling-bling en dollar à la chaînette en or. Du hip-hop à la pop. De Snoop et Puff Daddy à Benjamin Biolay. Des crânes rasés aux mèches balayées. De la cave à la chambre de bonne. Du " j'te nique " au " on s'appelle ? ". D'un pays en voie de développement à un pays riche. Le tout en 13km dont 9.5km sur autoroutes (soit 14 mn avec une voiture citadine d'après ViaMichelin).

    À St Denis, la chatte, on la défonce. À Neuilly, on en rougit. À St Denis, on téléphone et on écoute son lecteur mp3. À Neuilly, on sort son cahier et on écrit en gros, la date et IST. À St Denis, il arrive qu'on bloque religieusement. À Neuilly, on écoute religieusement. À St Denis, on se jette sur le sac de préservatifs. À Neuilly, on les accepte du bout des mains. À St Denis, on n'aime pas trop la sodomie. À Neuilly, on en sourit. À St Denis, on casse du pédé pendant qu'à Neuilly, on se tait. À St Denis comme à Neuilly, des épiciers-pharmaciens font payer la pilule du lendemain aux mineurs. À St Denis, on pense à l'Afrique qui se meure. À Neuilly, on sort son chéquier.

    Et pourtant, j'ai fait la même intervention, distribué les mêmes docs et préservatifs. J'ai juste fait le grand écart, entre des jeunes éloignés de seulement 13km et pourtant que tout sépare. Il faudrait le rappeler au (à la) futur(e) président(e) de tous les français...

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  • Franchement, vous en connaissez beaucoup des types qui peuvent partir au boulot avec un sac rempli de capotes, sans subir l'opprobre de la part de leur compagne ou compagnon ?! Mieux, mon amie me lance avec un grand sourire : « Bonne journée, mon chéri. » et le soir, me demande « ça s'est bien passé ? Pas trop fatigué ? ». Je l'imagine même un matin me courir après jusqu'à la bouche de métro en criant : « Mon amour, tu as oublié ton sac de préservatifs féminins. Où as-tu la tête ? Je t'ai rajouté un peu de lubrifiant au cas où ! »

    Par contre, si mes enfants demandent à voir mes outils de travail ou fouille mon sac en cachette, ça peut me poser un léger problème. Pour les préservatifs, je peux évoquer facilement la protection face aux maladies sans me prendre les pieds dans le tapis. Mais en ce qui concerne la présence d'un sexe vert dans mes « affaires de travail », trouver une explication qui tienne la route relève d'un beau challenge. Je ne suis pas certain que l'allusion au membre érectile de Shreck fasse la blague. Surtout s'ils veulent le montrer à leurs copains de classe. Du coup, pour éviter les visites d'un éducateur de l'ASE,  je suis un peu obligé de faire l'agent secret sur la réalité de mon boulot...Zéro zéro sexe, quoi.


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