• C'était dans le Causette de l'été. Mais la rentrée s'annonce bien engagée et je suis prêt !


    « La morale laïque est un ensemble de connaissances et de réflexions sur les valeurs […] qui permettent, dans la République, de vivre ensemble selon notre idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité. 1 » Vincent Peillon.

    Eh bien Vincent, je peux te répondre que les valeurs du vivre ensemble, je les cultive depuis un bail. Mais pendant que j’ai les mains dans le cambouis, tes copains en profitent pour tailler dans les budgets de prévention et détruire tout ce qui entretient le lien social.

    Aujourd’hui, mes bailleurs me demandent de faire preuve de méthodologie même pour aller pisser, de pondre du projet au kilomètre et de noircir de la paperasse avant, pendant et après mes animations pour justifier le budget qui m’est gentiment alloué. L’introduction de cette culture issue du capitalisme financier dans les pratiques associatives est désastreuse : je ne suis pas rentable et j’espère bien le rester.

    Plutôt que de te donner du chiffre et de la stat, Vincent,je vais essayer de dresser un bilan de ce que j’ai fait et qui entre dans le cadre de ta fameuse morale laïque : accueillir la parole des jeunes sans distinctions sociales, réguler leurs échanges, insuffler une réflexion sur les préjugés et les stéréotypes, travailler sur l’égalité des droits(hommes-femmes, hétéros-homos) et le respect de l’autre, insister sur la nécessité du consentement dans la relation… Bon début, non ?

    Ceux qui travaillent auprès des SDF évoquent souvent l’odeur nauséabonde et puissante qui atténue le sens olfactif. Moi, ce sont les mots qui me hantent. Ces mots violents, grossiers, qui ponctuent mes animations et me donnent parfois envie de tout arrêter. « Putes »,« salopes », « pédés », « cracher dans la chatte », « déboiter » et autre « défoncer », autant de termes associés à la sexualité qui salissent ce qui nous reste d’humanité. « Si vous banalisez des mots violents, vous banalisez des actes violents. »Combien de fois j’ai martelé cette phrase, jusqu’à avoir l’impression de la bégayer !J’ai une pensée pour ces gamins d’Epinay-sur-Seine, à la sève bien francilienne malgré des racines lointaines en Afrique subsaharienne, à qui j’ai demandé d’échanger sans s’agresser :

    « M’sieur, vous voulez qu’on soit courtois comme des blancs, des céfrans… »

    Dans cette réponse, on mesure l’échec d’une politique source d’apartheid, et ce n’est pas la morale laïque au bahut qui va rattraper toutes ces années de négationnisme social.

    Les religions s’invitent de plus en plus dans nos débats,écoles confessionnelles ou pas. La virginité jusqu’au mariage est devenue un sujet central au point d’occulter les MST et les risques de grossesse non désirée.Curieusement, le dogme vulgarisé n’a de précepte que pour les filles et certains parlent d’emmener leur copine chez un gynéco comme une voiture au contrôle technique. Quand je rétablis la vérité anatomique sur l’hymen et que j’évoque la masturbation féminine, les filles sont partagées entre gêne et soulagement pendant que les mecs tchipent 2 leur désaccord. Et puis je n’oublie jamais de rappeler aux anti-IVG que l’avortement n’est pas un problème mais une solution. Ce n’est pas de la morale laïque, Vincent, mais de l’utilité publique. 

    Cette année, j’ai eu mon lot de polémiques avec la loi pour le mariage pour tous. Globalement, j’ai trouvé les jeunes moins virulents dans leur propos que leurs aînés, même si l’adoption par un couple homosexuel est inimaginable pour la grande majorité d’entre eux. L’image de la famille, c’est Adam et Ève qui l’ont donné et qu’importe qu’ils aient fait preuve de consanguinité pour créer l’humanité.

    Lancer de grands débats stériles et déclencheurs de propos violents pour lutter contre l’homophobie, je n’y crois plus. Par contre, dire systématiquement« avec ta copine ou ton copain » aux élèves, et ceci quel que soit le genre de l’interlocuteur, participe à faire de l’homosexualité une orientation sexuelle intégrée et tout à fait naturelle dans une société très hétéronormée.Et puis quand la discussion s’envenime, je mentionne ce regard plein d’amour entre les deux mariés de Montpellier, filmé par des centaines de télés. Certains sont touchés.

    En relisant quelques petits papiers de questions anonymes glanés dans les lycées  – « Pourquoi les filles sont considérées toujours comme des putes ? », « Pourquoi un homme doit-il se sentir supérieur à une femme ? » « Pourquoi les garçons ne nous respectent pas ? » – , je me dis que ce n’est pas en deux heures qu’on révolutionnera la vie de ces lycéennes. Et puis que pèse ma parole face ausexisme ordinaire vomi par la télé-réalité, les vidéos de rap et Internet ?Mais ça, Vincent, qui s’en préoccupe ?

    Un jeune, aux Pavillons-sous-Bois, a parfaitement résumé le délire ambiant : « Ma mère m’a dit qu’elle s’en foutait que je regarde du porno sur Internet parce mon père fait la même chose »…

    Je termine la saison le moral dans les capotes, un peu usé par l’énergie déployée. Aussi, pour me ressourcer, cet été, je vais éviter les plannings familiaux, les lieux de culte, les meetings de droite et les débats sur la morale,qu’elle soit laïque ou pas.

    Surtout penser à désactiver mes alertes Google « adolescents » et « sexualité » pour vraiment décrocher.

    Dr Kpote (Kpote@causette.fr)


    1. Citation sur le portail Internet du gouvernement.

    2. Exprimer sa désapprobation envers quelqu’un en émettant unson avec la bouche


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  • Au sujet de la polémique sur l'article "Une liaison particulière" du dernier Causette…

    Depuis 1 an et grâce à la rédaction de Causette, j'ai la chance de chroniquer mes animations de prévention auprès des adolescents. Forcément dans mon quotidien, je passe beaucoup de temps sur les notions de consentement et plus particulièrement sur ce moment où la loi estime qu'on est en age de mesurer tout ce qui se joue lors d'un rapport sexuel (pas simple). J'insiste sur la notion de rapport d'autorité, surtout dans ces centres d'apprentis où les jeunes découvrent parfois un patron (ou une patronne) trop entreprenant(e) et n'osent pas en parler.
    Bien entendu, en tant qu'adulte ayant une forte responsabilité ( j'aborde le sujet très sensible de la sexualité), je fais très attention à opter pour la bonne distance avec eux. Pour moi, c'est autant une question de valeurs humaines et d'éthique professionnelle que de respect du cadre législatif. J'ai déjà été déstabilisé par des attitudes et des demandes très provocantes mais pas question, évidemment, de passage à l'acte. C'est la règle n°1 quand on travaille avec les adolescents. Pour autant, j'éviterai de me positionner en juge, ce serait présomptueux de ma part. La justice existe pour instruire une affaire, avec un regard dépassionné.
    Concernant l'article de Causette, on peut penser qu'il est maladroit, qu'il laisse place à diverses interprétations, qu'il ne respecte pas les victimes, qu'il semble soutenir un peu trop cette professeure qui a dépassé les limites, qui semble coupable d'atteintes sexuelles sur mineure (n'oublions pas la présomption d'innocence). Certes. D'ailleurs, certain(e)s d'entre vous ont émis des critiques justifiées et ont déclenché des débats intelligents. Mais il y a aussi celles (ceux) qui ont toujours besoin de réveiller la bête immonde.
    NON, Causette n'est pas un magazine qui fait l'apologie de la pédophilie. Les #pedocausette et autres #raciste qui agitent les twitos sont hors sujet, dangereux et inutiles. D'ailleurs, surenchère oblige, je ne serai pas surpris de lire bientôt #antisémite, puis #antichtis et pourquoi pas #niquelamémoiredepierremauroy puisque tout cela s'est passé à Lille…
    Quand je lis ce que les adultes sont capables de balancer sur le net pour faire la promo d'un blog ou du buzz sur Twitter, je ne me fais guère d'illusion sur l'impact de notre travail auprès des ados sur les dangers de la toile… Flippant.


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  • (Causette#35)

    En avril, ne te découvre pas d’un fil. » Comme chaque printemps, les hirondelles, les vieux dictons et le Sidaction reviennent à tire-d’aile. Les rubans rouges, telles des Légions d’honneur souillées de sang et de sperme remises aux survivants de la pire des guerres mondiales, sont exhumés des tiroirs. Comme une vieille ritournelle, on recause du sida dans le poste et dans nos animations. Les jeunes, eux, jouent les affranchis, et même une lecture incarnée des mémoires des anciens combattants (1) a du mal à les faire sortir de leur toxicomanie smartphonique.

    Je traverse Versailles, son château, ses villas cossues, ses jupes plissées-queue-decheval à la sortie du lycée, et en passant devant la vitrine de la librairie principale je suis ébloui par la lumière divine tant la sélection d’ouvrages transpire le message urbi et orbi. Alors, en classe, actualité – Sidaction et débat sur « le mariage pour tous » – oblige, on a disserté sur l’homosexualité. Surtout masculine, car, c’est bien connu, chez les ados, une vraie lesbienne, ce n’est pas envisageable. Franchement, que ce soit à Versailles ou à Saint-Denis, se revendiquer « pédé » dans un lycée, c’est aussi risqué que de faire ses emplettes en niqab sur les stands de la Fête bleu-blanc-rouge. Un vrai truc de ouf !

    Après un long débat autour de l’anormalité des homosexuels, un jeune homme a préféré me rattraper sur le parking pour me rapporter sa liaison avec un type bien plus âgé que lui, rencontré sur la Toile, dans la plus grande des clandestinités. Il ne le voyait que sur Paris, dans les bars du Marais, comme beaucoup de ces jeunes banlieusards, ces invisibles qui veulent cacher leur orientation sexuelle à leurs proches. Comme on avait parlé du sida, il s’est fait une vraie frayeur pendant l’animation, puisqu’il avait accepté des relations sexuelles non protégées. Au plus fort des nuits parisiennes, il s’était ecstasyé des belles envolées de son amant avant de passer à l’acte. Puis, après quelques soirées bien arrosées et autant de matins givrés au goût de culpabilité, silence radio. Il s’était fait larguer.

    Son témoignage a fait écho à ceux d’autres jeunes homosexuels qui, eux aussi, avaient connu la triste alchimie de l’histoire de coeur qui se mue en plan cul, sur fond de rencontres géolocalisées, pour le plus grand plaisir de leurs partenaires, qui avaient parfois l’âge de leurs pères. Souvent, dans tous ces scénarii, la capote était déniée, occultée, voire rejetée.
    J’ai repensé aux résultats de l’enquête Prevagay de 2010, laissant entrevoir une prévalence de l’infection par le VIH de 17 % chez les hommes fréquentant les lieux festifs gays parisiens et l’augmentation des comportements à risques, et je l’ai regardé comme un mec en sursis pour la trithérapie…

    Je ne lui ai pas balancé ces chiffres, histoire de ne pas lui plomber définitivement sa fin de journée, mais il a vite traduit ma moue : « C’est chaud, non ? »
    Chaud ? Le sida, il en avait entendu parler, oui ou merde ?! Il a balbutié que oui, il savait, mais il avait fait confiance. De toute façon, ils n’avaient même pas abordé le sujet. Et puis, pour une fois qu’il pouvait enfin baisser sa garde et profiter, il ne voulait pas tout gâcher avec des histoires de maladies d’un autre temps. Avec sa petite gueule d’ange pris les doigts dans le foutre, il venait d’envoyer au diable vauvert trente ans de prévention. Certes, une fois en rut, un homme averti n’en vaut pas plus qu’un autre, surtout quand la raison est assommée par la MDMA ou la vodka, que de candide on est en passe de virer initié et que le surmoi est hypnotisé par le discours rassurant d’un vieux gland ridé prêt à tout pour prendre son pied…

    Je lui ai exprimé ma colère. Dans cette course au jeunisme, qui pousse certains quinquas bodybuildés à s’abreuver du sperme régénérant de jeunes éphèbes, comme un vampire s’adonnant à l’ivresse du sang, les plus âgés en oublient l’essence même de leur rôle : le partage de leurs expériences avec les plus jeunes, les accompagner et surtout les protéger. Tiens, tous ces mecs qui ont oublié les années de plomb, je leur ferai bien le coup du patchwork des noms. Simplement pour leur rafraîchir la mémoire, les obliger à (ré)écouter la liste interminable des disparus.

    Revenu de ma crise militante, je l’ai invité au dépistage. Au passage, je me suis dit que, dans sa grande fragilité, il n’était pas un bon client pour les autotests rapides qui donnent le résultat d’une éventuelle infection au VIH comme un test de grossesse. Je l’imaginais mal, seul dans sa salle de bains, le nez collé à sa séropositivité sans personne à qui parler. Il m’a dit qu’il y irait. Comme un mec qui va aux champignons. Sans plus d’états d’âme que ça. Il avait retenu de l’animation l’existence d’un traitement postexposition, mais sa dernière relation datait de plusieurs semaines. Peut-être que son partenaire n’était pas contaminé ? Peut-être n’était-il même pas au fait de son statut sérologique ? Peut-être que l’éventuelle thérapie de son vieil amant avait joué son rôle préventif ? Ou peut-être pas ? Que lui dire, sinon qu’il devait s’accepter, s’aimer, se protéger ? En repassant devant la librairie, j’ai pensé qu’il ferait bien, aussi, de déménager.


    (1) Mémoires du sida : récit des personnes atteintes (France, 1981-2012), de Philippe Artières et Janine Pierret. Éd. Bayard, 2012.


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  • Hier, quelque part en IDF :
    - M'sieur, moi j'aime bien me faire laver la queue par les filles
    - Heu, explique…
    - On s'est compris, non ?
    - Tu veux dire sous la douche ?
    - Mais non, avec la bouche, quoi…
    - Ah, tu parles de fellation, donc.
    - Ben ouais, se faire laver le bout, quoi.
    - Vu la vision de la sexualité que tu as, je te conseille plutôt d'aller chez Eléphant Bleu te faire aspirer…


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  • Au lycée, il y a toujours un couple officiel par classe. Autant enviés que les couples VIP sur papier glacé, ils éclaboussent de leur bonheur naissant tous ceux qui font encore l’amour buissonnier. La love story, avec ses premiers frissons et le dépucelage en trophée, c’est l’option que beaucoup d’ados aimeraient présenter au bac. Alors, en seconde, la compétition fait déjà rage entre ceux qui « maîtrisent » et profitent de mon passage pour réviser, ceux qui balbutient leurs sentiments et les recalés, sur liste d’attente, qui rongent leur frein.

    En général, les couples en herbe se tiennent maladroitement les mains sous la table et imposent le silence aux autres. Ils sont dans l’attente de réponses concrètes parce que, là où les autres fantasment devant leur écran, eux, « ils l’ont fait ». Quand j’aborde « la première fois », l’ensemble de la classe les dévisage. On peut
    lire alors de la fierté dans le roulement d’épaules du mâle et, par jeu de miroir, beaucoup de complicité et un peu de vénération dans le regard de la fille. Ils sourient malicieusement, se remémorant, sans doute, ce moment de fièvre, ces gestes maladroits qui les ont fait mûrir de dix ans. Souvent, les sourcils se froncent au sujet des préliminaires et du temps qu’on doit se donner pour mieux se découvrir, se préparer à la rencontre des corps. Alors que les uns pensent caresses, les autres
    miment avec leurs doigts le va-et-vient de la pénétration. Là où les romantiques, jugés trop serviles et qualifiés de « canards », imaginent une douce étreinte en se secouant le bas des reins, les plus pragmatiques invitent à « sucer » pour leur clouer le bec. Quand on définit les préliminaires, la classe fait toujours sécession.

    L’angoisse assombrit les visages des filles dès qu’on s’attarde sur les risques de grossesse ou de contamination par une infection sexuellement transmissible. Les garçons, eux, expriment leur détachement en regardant par la fenêtre. Le mélange des genres, c’était hier et au lit, mais certainement pas ici.

    Et puis, dernièrement, dans une classe de seconde générale, j’ai assisté à un clash. Entre les mots du garçon, la fille a entrevu la possibilité d’une autre, avant ou pendant… Alors, elle a agité l’épouvantail du sida comme une seringue de Penthotal pour obtenir la vérité. Il lui a fait prendre des risques, alors qu’elle lui a tout donné, virginité comprise. J’ai tenté de la calmer en lui signifiant que nous pourrions en reparler ensemble en aparté à la fin de l’animation. Mais elle n’entendait plus, s’imaginant contaminée, souillée par la tromperie, condamnée à mort par son infamie. Ses mains s’étaient déliées et, les nerfs en pelote, elle s’apprêtait à frapper. Lui souriait, niaisement, ne voulant pas perdre la face devant ses potes écroulés. Entre sauver sa réputation et salir
    sa relation, il avait choisi.

    Pour calmer le jeu, j’ai proposé un court-métrage qui met en scène des élèves parlant du sida dans une cour de lycée. Dans le semblant d’obscurité cinématographique, j’entends le couple se déchirer à mi-voix. Elle lui présente l’addition. À la fin des deux heures, je m’attends à jouer les conseillers conjugaux, mais ils quittent finalement la salle main dans la main. On se déchire et se pardonne vite à 15 ans. J’hésite à leur donner un dépliant sur les centres de dépistage, puis je me rétracte, ne voulant pas remettre de l’huile sur le feu.

    Dans un autre registre, dans un CFA hôtellerie, j’ai assisté à une empoignade de futurs serveurs prêts à tous les coups fourrés pour accéder au Saint-Graal : une place à côté des deux représentantes de la gent féminine. Au milieu du mobilier renversé, les vainqueurs ont exhibé le faciès fier du chef de meute qui a pris l’ascendant sur le reste du troupeau. Comme pour mieux signifier leur victoire, les deux coqs ont immédiatement posé leur main, l’un sur l’épaule, l’autre sur la cuisse de leur voisine. Celles-ci n’ont rien dit. Au moment où on se questionnait sur les notions de limites, de désirs, d’interdits, l’un des garçons en a profité pour passer la main entre les cuisses de sa voisine de table. Elle a pouffé, s’est tortillée un peu et, d’un clin d’oeil, l’a invité à aller plus loin. L’autre couple s’affairait aussi. J’ai surpris dans la même seconde le garçon en train de nettoyer l’oreille de sa compagne à grand coup de langue, la main gauche dessinant des courbes autour d’un sein. Les autres ayant du mal à contenir leur excitation, on frisait la partouze…
    Heureusement, l’heure de la pause clopes vint à mon secours. Je réussis à retenir l’un des couples :
    « Ça ne vous gêne pas de vous tripoter en plein cours.
    – C’est rien, ça, Monsieur, ça passe le temps, m’a-t-elle crânement répondu.
    – Tu ne t’es pas posé la question si c’était vraiment le lieu pour le faire ?
    – Mais je les emmerde, moi, les autres. Il me met juste la main sur la cuisse. Lui, je le connais. Je sais qu’il sait s’arrêter.
    – Si je vous demande de garder un peu vos distances après la pause, ça vous convient ?
    – Oui, oui, c’est bon. »
    Ils ne sont jamais revenus. À entendre les allusions des autres, j’ai compris qu’ils étaient passés aux travaux pratiques, en train de s’échanger quelques chlamydiae aux toilettes quand, à notre époque, on en était encore aux figurines Panini. Je n’avais même pas eu le temps de leur filer des capotes…


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