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Entendu aujourd'hui à Vincennes :
- Les keums, ils te sifflent, te chauffent, te tournent autour. Si jamais tu les tej', ils vont baver de partout qu'ils t'ont eu pour frimer devant leurs potes. Du coup, ils te font une sale réputation. Dans le tas, il y a toujours ton frère ou un cousin qui entend ça et il vient t'en coller une…
- Ouais, grave ! Du coup, il vaut mieux profiter de la vie et faire du sexe, puisque le résultat c'est le même…
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Pourquoi de nombreux mecs mettent la pression pour avoir des rapports non protégés ? Une partie de la réponse dans cette enquête du magazine Esquire.
Le magazine masculin Esquire vient de dévoiler son enquête annuelle sur la sexualité des hommes américains. 522 participants âgés de 21 à 59 ans ont répondu à ce sondage. Les résultats évoluent entre le rassurant (les hommes mariés se disent plus satisfaits de leur vie sexuelle que les célibataires) et le déprimant (34% des hommes en couple avouent avoir déjà été infidèles). Si 34% l'avouent, on peut aisément supposer que 74% le sont profondément… Infidèles, bien sûr.Pour 10% des hommes interrogés, on apprend également qu'ils considèrent que le sexe oral n'est pas vraiment du sexe. Concernant le nombre de leurs partenaires, 22% des participants se vantent de 20 conquêtes ou plus, 23% en comptent de deux à cinq. Les hommes confient aussi leur plus grande peur lors d'une première fois avec quelqu'un: ils sont quatre fois plus inquiets de leur performance que de contracter une maladie. Autrement dit, les mecs préfèrent être des étalons vérolés que des poneys sains…
Les participants au sondage révèlent enfin leur position sexuelle préférée. Trois d'entre elles se démarquent. La levrette remporte la préférence de 26% des sondés, le missionnaire 28%. Et selon les chiffres d'Esquire, les hommes aiment que les femmes prennent le dessus, puisque c'est l'amazone qui arrive en tête, avec 30% des votes. Le plumard est donc le seul endroit où les hommes aiment que les femmes prennent le dessus…
Alors les filles, elle est pas belle la vie ?…
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Issu de la génération « éducation sexuelle » en Sciences Naturelles, la lutte contre le sida a fait de moi un animateur de prévention. Trente ans de pandémie, environ 5000 jeunes de 15 à 18 ans rencontrés par an, soit près de 100 000 en une vingtaine d’années de militantisme… Comme on dit dans la finance, j’ai fait du chiffre. Mais parler sexualité aux ados n’est pas chose aisée et les questions restent légions : les ados sont-ils tous les mêmes ? Avons-nous su les toucher ? En réduisant la sexualité aux prises de risque, ne les avons-nous pas profondément déstabilisés ? Et si nous nous étions tout simplement trompés ?
Il y a vingt ans, la prévention balbutiait dans l’urgence. Le sida, vautour viral, rôdait au-dessus de nos couches et avait becqueté bon nombre d’entre nous. Dans l’urgence, nous étions forcément maladroits, comme une première fois. Nous parlions de sodomie à des gamins qui ne s’étaient pas encore léchés les dents et de fellation à des prépubères. Nous justifiions nos propos par le nombre de morts… L’époque accoucha de la libre antenne avec le Lovin’Fun où le Doc et Difool orchestraient les premières branlettes sous la couette.
Nous parlions cul. Et surtout, nous parlions cru. L’amour, avec un grand A, aurait pu nous attaquer pour homicide. Nous l’avons laissé agoniser, sous perfusion d’images de plus en plus impudiques, où se sont télescopés pêle-mêle une télé réalité hyper sexuée, des bimbos en « prime » et des pubs pour boissons gazeuses, avec des biches à gros bonnets qui masturbent des bouteilles jusqu’au zeste. Les ados cathodiques ont ingurgité du rapport vite-fait, sans carré blanc.
Le sida sous trithérapie faisant moins peur, le petit monde de la prévention a revu sa copie. Nous avons enfin redonné vie aux émotions.
Las, l’époque ne nous avait pas attendue. Désormais, il y a les meufs qu’on baise en attendant la femme hallal qu’on choisira sur les sites communautaires. La pornographie promène ses cougars et femmes fontaines du net aux smartphones et, en quelques années, la fellation a remplacé les caresses en mode préliminaire. Certaines filles prennent des pilules du lendemain comme des smarties, d’autres se cherchent une identité entre sexy pute et bonhomme qui s’en bat les couilles. Pendant que Biba vend du sextoy en rubrique « pratique », les ados font le grand écart entre clips de rap où les biatches (filles faciles) offrent leurs culs comme on tend un micro et les tabous familiaux.
Les médias et les censeurs ont inventé le cul-vapeur. D’un côté on met le feu, de l’autre on ferme le couvercle. Aux psys de se récupérer les mômes en pleine fusion !
Aujourd’hui, pour les ados, la sexualité est un produit de consommation comme les autres et tous ne sont pas logés à la même enseigne. Il y a le sexe hard discount, radical, qui ne s’encombre pas de préliminaires à l’emballage, façon " j'te kiffe, j’te nique " avec ces fameuses histoires de tournantes, de chatte qu’on défonce, de keums qui crachent et de meufs qui mouillent. Et puis, à quelques kilomètres de là, il y a ceux qui se préparent pour le grand soir mais qui peuvent tout aussi bien, dans une explosion d’hormones, perdre leur innocence sous vodka Red Bull dans une skins party.
En vingt ans, de St Denis à Neuilly, de Clichy à Evry, j’ai distribué des milliers de capotes. Pourtant, je reste persuadé que l’empathie, le respect du partenaire est la meilleure des préventions. Aujourd’hui, j’essaye de donner du latex avec plus de sentiments dans le lubrifiant.
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