• Entendu ce matin à Clichy-sous-bois :

    - Donc, pour faire rapide, vous voyez une fille ou garçon qui vous plait, votre cerveau décrypte l'information qui peut se traduire physiquement par une érection…

    Type du premier rang, très, très surpris :

    - Quoi ? c'est notre cerveau qui décide à notre place ?…

     


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  • Le Sidaction. La grande messe médiatico-people fait son outing. Ce matin, sur Inter, c’est Jean-François Delfraissy, président de l’ANRS ( Agence Nationale de Recherche sur le Sida) qui ouvre le bal.

    Il compare son budget à celui de la Grèce en expliquant qu’il ne sait pas comment il va boucler l’exercice 2010. Alors 2011… Et pourtant, on n’a jamais été aussi optimistes qu’en ce moment :

    – Les traitements sont efficaces et peuvent même être envisagés comme moyen de prévention, donc utilisés pour prévenir une éventuelle contamination

    – les tests de dépistage rapides donnent un résultat fiable quant à une éventuelle séropositivité au VIH, dans la ½ heure

    – On sait qu’en incitant à un dépistage massif et en traitant le plus rapidement possible, on peut endiguer le flot des nouvelles contaminations…

     


    A la veille du Sidaction
    envoyé par franceinter. - L'info video en direct.

     

    Et pourtant, le fric n’arrive pas, les centres de dépistage ferment leurs portes, les associations voient leurs budgets diminuer de 20 à 30%… On se surprend alors à rêver qu’un des grands pontes aux commandes de la pompe à fric soit contaminé pour s’engager vraiment contre cette pandémie… Allez, tiens, DSK séropo ! Obama séropo ! Sarko séropo ! Tous les présidents de directoire des plus grosses banques du monde, séropos !

    Et puis, la cerise sur le gâteau, un dénommé Ali appelle pour fustiger à l’antenne les séropos qui l’ont bien cherché en ayant des rapports sexuels non protégés contrairement à lui, contaminé malgré sa volonté, lors d’une transfusion… Back to the future, on prend les mêmes qu'il ya 30 ans et on recommence…

    Sida, l’éternel retour… De l’indifférence et de la connerie humaine.

     


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  • Comment on atteint le sida ?…

    Le sida serait donc devenu une destination, un lieu à visiter… Cette petite erreur de transcription faite par un élève est, ceci dit, fort représentative de la pensée de beaucoup : pour avoir la possibilité d’apercevoir le sida, il faudrait voyager… Et de préférence loin. Beaucoup n’imaginent pas une seconde que le virus vit à leurs côtés, hébergé par les cellules d’un voisin ou d’une collègue de bureau. Certains reconnaissent même espérer le voir un jour, histoire de savoir à quoi il ressemble ou de vérifier si, finalement, il existe vraiment.

    Pour ceux-là, les dubitatifs du VIH, on pourrait, en poussant un peu mémé dans les oursins, imaginer des formules vacances, avec pour thématique le sida…

     

    Les voyagistes spécialistes de la destination à risques conseilleraient prioritairement un vol sec, le lubrifiant étant devenu depuis le 11 septembre, un produit interdit en cabine, donc encombrant inutilement, pire, considéré comme explosif et islamiste. C’est vrai quoi, un gel pour le trou de balle, ça donne envie d’intifader tout ce qui bouge sans keffieh, non ?…

     

    Pour voir le sida à l’état sauvage, il conviendrait de choisir une destination en Afrique subsaharienne ou en Asie, parce que c’est bien connu, en Europe, l’épidémie est sous contrôle et les malades sous surveillance…

     

    Partir en dehors des vacances scolaires serait un plus. On imagine tout de même pas des parents bien attentionnés, partir en quête du sida dans les bordels africains ou thaïlandais avec leur progéniture… Associer pédophilie et sida, il n’y a que le Front national qui l’ose… Non, non, le sida, c’est mieux entre adultes.

     

    Question budget, on pourrait atteindre le sida sans se ruiner. C’est donc un pari pas cher. On peut parfaitement imaginer un tour opérator spécialisé dans la visite des caves de banlieue et pour le prix d’un aller simple en RER, à vous le grand frisson… Par contre, il vaut mieux prévoir de s’installer ensuite dans un pays avec une bonne couverture sociale (depuis peu, vous pouvez rajouter les Etats-Unis à votre liste) parce que les thérapies, qu’elles soient bi ou tri, contribuent à la grande partouze financière à laquelle se livrent sans retenue les actionnaires des labos, leurs portefeuilles s’engrossant les uns les autres….

     

    La formule tout compris serait peut-être un peu empirique. En effet, une fois contaminé, vous allez certainement manquer d’appétit, voire avoir du mal à digérer. Le petit dej’ suffira car il vaut mieux partir se vider les couilles, le ventre plein.

     

    Ne vous chargez pas en bagages. Éventuellement, prévoyez simplement du matériel d’injection en cas de libido en berne. Voyagez léger, parce qu’une fois sur site, pour atteindre le sida, il va vous falloir grimper, grimper et grimper encore. Tutoyer les sommets du VIH est à ce prix, il faut être bon grimpeur.

     

    Pas de capotes ! Barebackez à l’envi ! C’est vrai, quoi, qui sont ces gens timorés qui voyagent couverts ?! Aller à la rencontre de l’habitant, sans burqa pénienne, c’est quand même plus convivial. Au moins, on sait à quel gland se vouer. Partager un virus avec 44 autres millions de personnes, ce n’est pas faire preuve d’altruisme ?

     

    J’oubliais… N’hésitez pas à partir en groupe. Ce sera probablement la dernière fois, parce qu’une fois contaminé, vous ne trouverez plus grand monde pour vous accompagner…

     

    Je vais en parler aux jeunes, tiens. Ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ?

     


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  • Dans quelques heures, je serai au cœur du ghetto… Oh, rien de comparable avec les townships de Soweto ou les faubourgs de Rio, mais dans ces quartiers d’un 93 bétonné qui doucement mais irrémédiablement bascule dans la misère sociale, supportée à grosses doses de produits psycho actifs, violence stimulante et croyances hallucinogènes comprises.

    Il paraît que cette fois, je suis attendu. Des filles auraient signalé à leur professeur qu’elles boycotteraient cette information sur la sexualité, jugée haram par leurs familles. Trois ans auparavant, j’avais déjà eu quelques soucis dans ce lycée, où des élèves avaient organisé une séance d’information "philosophique" sur l’Islam, en même temps - comme, c’est curieux ! -, que nos animations programmées de longue date…

    Pour moi, la prévision d’un débat, c’est comme une bonne ligne de coke coupée au Crystal. Je suis remonté comme un vieil anar qui renifle du commando anti-IVG au coin du dispensaire de santé, un hool Anglais qui attend l’heure du derby au troquet. D’ailleurs, j’ai déjà préparé ma tenue de combat :

    – Une petite heure de réflexion sur l’écoute des désirs et la notion de consentement, le tout agrémenté de quelques répliques épicées pour défendre la "crasseuse" qui aurait osé coucher avant la cérémonie nuptiale.

    – Un petit film d’animation sur l’homosexualité et un petit triangle rose water-proof pour les crachats en guise de bouclier.

    – Comble de l’hérésie, un extrait du discours de Simone Veil exposant son projet de loi sur l’IVG à l’Assemblée Nationale en 74 (là, on justifie ce choix par un soucis de coller à l’actu avec son intronisation à l’Académie Française!).

    – L’éternel rappel que le sida n’est pas la maladie des homosexuels et des toxs, mais que durant mes diverses expériences associatives, j’ai rencontré aussi des femmes contaminées par leur unique partenaire après un mariage tout ce qu’il y a de plus hallal

    – Un bon sac de capotes diaboliques pour conclure en beauté.

    – Et je tirerai ma révérence en sautant sur mon fidèle destrier à deux-roues avant l’arrivée des barbus, car le débat d’idées, oui. Le fight, non.

    L’idée de changer, voire de révolutionner l’existence de ces ados ne m’effleure pas une seconde. Mais je me dis que si on allume une petite lumière, tout là-bas, au fond des couloirs sombres de l’obscurantisme, alors on pourrait leur dire à ces filles, formatées dans l’acceptation d’une seule possibilité d’existence au service de leurs mâles : «  Ecoute donc cette autre synopsis des choses de la vie et si un jour, tu trembles, seule, dans le noir, je t’ai laissé une petite loupiotte allumée. Tu te sentiras moins seule. Nous serons là pour t’accueillir et t'accompagner sur les sentiers du choix éclairé. »

    Normalement, je devrais revenir entier. Enfin, faut se méfier, avec ces histoires de gosses Nigérians enucléés à la machette, au nom du tout-puissant…

     


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