• Le Sida version low cost

    Comment on atteint le sida ?…

    Le sida serait donc devenu une destination, un lieu à visiter… Cette petite erreur de transcription faite par un élève est, ceci dit, fort représentative de la pensée de beaucoup : pour avoir la possibilité d’apercevoir le sida, il faudrait voyager… Et de préférence loin. Beaucoup n’imaginent pas une seconde que le virus vit à leurs côtés, hébergé par les cellules d’un voisin ou d’une collègue de bureau. Certains reconnaissent même espérer le voir un jour, histoire de savoir à quoi il ressemble ou de vérifier si, finalement, il existe vraiment.

    Pour ceux-là, les dubitatifs du VIH, on pourrait, en poussant un peu mémé dans les oursins, imaginer des formules vacances, avec pour thématique le sida…

     

    Les voyagistes spécialistes de la destination à risques conseilleraient prioritairement un vol sec, le lubrifiant étant devenu depuis le 11 septembre, un produit interdit en cabine, donc encombrant inutilement, pire, considéré comme explosif et islamiste. C’est vrai quoi, un gel pour le trou de balle, ça donne envie d’intifader tout ce qui bouge sans keffieh, non ?…

     

    Pour voir le sida à l’état sauvage, il conviendrait de choisir une destination en Afrique subsaharienne ou en Asie, parce que c’est bien connu, en Europe, l’épidémie est sous contrôle et les malades sous surveillance…

     

    Partir en dehors des vacances scolaires serait un plus. On imagine tout de même pas des parents bien attentionnés, partir en quête du sida dans les bordels africains ou thaïlandais avec leur progéniture… Associer pédophilie et sida, il n’y a que le Front national qui l’ose… Non, non, le sida, c’est mieux entre adultes.

     

    Question budget, on pourrait atteindre le sida sans se ruiner. C’est donc un pari pas cher. On peut parfaitement imaginer un tour opérator spécialisé dans la visite des caves de banlieue et pour le prix d’un aller simple en RER, à vous le grand frisson… Par contre, il vaut mieux prévoir de s’installer ensuite dans un pays avec une bonne couverture sociale (depuis peu, vous pouvez rajouter les Etats-Unis à votre liste) parce que les thérapies, qu’elles soient bi ou tri, contribuent à la grande partouze financière à laquelle se livrent sans retenue les actionnaires des labos, leurs portefeuilles s’engrossant les uns les autres….

     

    La formule tout compris serait peut-être un peu empirique. En effet, une fois contaminé, vous allez certainement manquer d’appétit, voire avoir du mal à digérer. Le petit dej’ suffira car il vaut mieux partir se vider les couilles, le ventre plein.

     

    Ne vous chargez pas en bagages. Éventuellement, prévoyez simplement du matériel d’injection en cas de libido en berne. Voyagez léger, parce qu’une fois sur site, pour atteindre le sida, il va vous falloir grimper, grimper et grimper encore. Tutoyer les sommets du VIH est à ce prix, il faut être bon grimpeur.

     

    Pas de capotes ! Barebackez à l’envi ! C’est vrai, quoi, qui sont ces gens timorés qui voyagent couverts ?! Aller à la rencontre de l’habitant, sans burqa pénienne, c’est quand même plus convivial. Au moins, on sait à quel gland se vouer. Partager un virus avec 44 autres millions de personnes, ce n’est pas faire preuve d’altruisme ?

     

    J’oubliais… N’hésitez pas à partir en groupe. Ce sera probablement la dernière fois, parce qu’une fois contaminé, vous ne trouverez plus grand monde pour vous accompagner…

     

    Je vais en parler aux jeunes, tiens. Ne dit-on pas que les voyages forment la jeunesse ?

     


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