• Paranoïa

    Mercredi, à la fin de la pièce (cf post précédent "es Frères Lachaise"), les comédiens ont proposé un débat en profitant de la présence dans la salle, d'une seconde d'un lycée de Bondy. Au mot lycée, tout le monde s'est barré. On avait plus envie de s'engraisser que de parler acné. Déformation professionnelle oblige, je suis resté. Une fois de plus, il a fallu reparler de la transmission du virus et j'ai fini par l'ouvrir pour éliminer certains doutes.
    Le risque fantasmé autour d'une éventuelle contamination par le sang est toujours très présent dans les esprits. La réalité de l'épidémie est tout autre. La quasi-totalité des personnes exposées au virus le sont lors de relations sexuelles non protégées. Et curieusement, on finit toujours par débattre des coupures dans la bouche, des blessures, des aphtes, du moustique... Je me souviens d'une question hallucinante qu'on m'avait posée une fois :
    - Je marche sur le trottoir avec un pote. Il glisse et trébuche. Il se coupe sur un tesson de bouteille. Il se retourne et comme je n'ai pas le temps de m'arrêter, je pose ma bouche sur sa plaie... je risque de le choper ?
    - Quoi ?
    - Ben le sida...
    - Heu, avant de répondre à ta question, est-ce que tu as eu des rapports non protégés les six derniers mois ?
    - Ouais sûrement ça arrive à tout le monde. Non ?

    Je me dis que c'est peut-être pour ça que de nombreux individus veulent criminaliser la transmission du virus. Parce que dans la paranoïa ambiante, on associe sida et "crime de sang"... On n'est plus très loin du dépistage obligatoire et des camps à séropos. C'est Jean-Marie qui doit être content.


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