• Ça fait un bail que je voulais me le gratter celui-là. Non pas le sexe, ducon mais cet article qui suit… Sauf que le sujet est sensible, qu'il prête à confusion voire collusion des idéologies les plus nauséabondes, qu'il peut inciter à la discrimination. Surtout si Louis Nicollin ou tout autre abruti des carrés verts s’en empare. Enfin, on verra.

    Au cours de mes animations, j'ai entendu plusieurs témoignages de jeunes homosexuels qui se laissaient embarquer dans des histoires d'amour, qui s'avéraient n'être que des histoires de cul pour leurs partenaires plus âgés, et qui passaient invariablement par la case soirée "sexo-psycho-active". Là, on leur proposait des rapports non protégés et advienne que pourra… Proposer est un bien grand mot car un ado en questionnement sur son orientation sexuelle, dans l'impossibilité de partager son ressenti en famille ou au lycée, donc fragilisé, va forcément accepter pour se sentir exister, introniser voire adopter par sa nouvelle famille, en l'occurrence, la communauté gay. Son consentement à une relation sexuelle est donc forcé, puisque plus subi à cause de son équilibre personnel précaire que véritablement choisi.

    En France, depuis 2007, le nombre de nouvelles contaminations par le virus du sida augmente à nouveau et tout particulièrement chez les jeunes gays. Cette constatation, en général, on se la garde pour éviter le boomerang de la discrimination : "Encore les pédés qui baisent sans capotes. Le sida, c'est leur faute!". On craint le méchant raccourci du début de l'épidémie, 30 ans auparavant.

    Vous allez me dire que les gamins sont avertis, depuis le temps qu'on leur en injecte de la prévention, à la limite de l'overdose. Certes. Mais en matière de sexualité, un homme averti n'en vaut pas plus qu'un autre, surtout quand la raison est légèrement anesthésié par une dose de GHB ou d'ecsta, quand le surmoi est retourné par le discours paternaliste d'un vieux vicelard prêt à tout pour se bouffer un cul tout neuf.

    Ce qui me fait vomir dans tout ça, c'est que les plus âgés oublient l'essence même de leur rôle, le partage de l'expérience avec les plus jeunes, le passage de témoin d'une génération à l'autre, l'apprentissage et la volonté de défendre le plus faible, le plus fragile. Et pourtant, on en a vu mourir des mecs depuis 1981, et pas dans les meilleures conditions et états physiques. C’est la mort du collectif (incinéré depuis longtemps au Père Lachaise celui-là) et la célébration du chacun-pour-sa-bite.

    Déjà, l'envie de chair fraîche me pose un problème. Cette course au jeunisme, qui pousserait les vieilles carnes à s'abreuver du sperme régénérant de jeunes éphèbes, comme un vampire  s'adonnant à l'ivresse du sang, est pathétique. Profiter de la naïveté des plus jeunes pour assouvir ses envies, est vil et ce n'est pas la peine d'aller chercher derrière mes affirmations, des relents de judéo-crétinisme. Je pense juste humanité. Hétéros ou homos, laissons le temps aux plus jeunes de grandir, s'épanouir, découvrir… N'est-ce pas, Mr Polanski ?

    Que les militants d'Act-Up et consorts se rassurent, je suis contre la pénalisation des séropos mais entendre l'histoire d'un ado contaminé par un quadra, au fait de son statut sérologique et qui fait fi de sa responsabilité, ça m'empêche un peu de dormir.

    La responsabilité partagée, ça concerne surtout des adultes qui ont mûri au fil des expériences de la vie.

    Malheureusement, pendant que la pendule dit oui dit non, les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout de leur queue…

     


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